Les récits de vie

"Quand tu prépares ton petit-déjeuner, pense aux autres. N'oublie pas le grain aux colombes.
Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. N'oublie pas ceux qui réclament la paix.
Quand tu règles la facture d'eau, pense aux autres. Qui tètent les nuages.
Quand tu rentres à la maison, ta maison, pense aux autres. N'oublie pas le peuple des tentes.
Quand tu comptes les étoiles pour dormir, pense aux autres. Certains n'ont pas le loisir de rêver.
Quand tu te libères par la métonymie, pense aux autres. Qui ont perdu le droit à la parole.
Quand tu penses aux autres lointains, pense à toi. Dis-toi : Que ne suis-je une bougie dans le noir ?"
- Mahmoud Darwich

Il est des jours où il est difficile de se dire. Il est des jours où il semble impossible d’être entendue. Il est des jours où l’on se sent jugées, étiquetée, voire sans valeur. Il est des jours où nous nous accrochons à nos silences, à nos refus, comme s’ils étaient la seule bouée de notre existence. Il est des jours où l’on ne peut plus se battre contre la panique de se perdre... Puis, il est des jours où l’on renait, où l’on se sent de nouveau entière, grandie et différente parce que l’on a soigné notre propre personnalité. Chaque jour devient alors une nouvelle chance de renaître, un jour nouveau pour se réinventer. Vient alors le désir de réécrire notre histoire et de vivre encore.

Dans mon habit de lumière, mon costume de la Marine, je me sentais invincible. Dans ma vie, j’ai embrassé la maladie comme on aime une femme. Je l’ai bien trop connue pour lui en vouloir. J’ai toujours su profiter de la vie, la maladie a certainement été mon garde-fou, mon frein et ma limite. Elle est devenue ma copagne, celle qui calme mes ardeurs et ma folie. J’ai aujourd’hui une immense reconnaissance envers l’uivers, qui m’a permis de réaliser ma carrière durant plus de trente ans. J’ai navigué tant que j’ai pu, malgré la fatigue et les douleurs. Elles et moi, nous sommes liés. Nous vieillissons ensemble et défions le temps, comme de fidèles compagnons.